
Enfant, couchée à même le sol dans la douceur des crépuscules d’été, j’aimais balayer d’une caresse le pré dont l’herbe sèche, sous mes effleurements, picotait la pulpe de mes doigts.
Je me suis longtemps efforcée de faire en sorte que toute ma vie soit semblable à cette expérience: directe, brute, lente, sensuelle et souplement maîtrisée, me permettant de goûter à l’extase des sensations - l’odeur du pré fauché, la cavalcade d’une fourmi, la quiétude de la brise estivale - comme à un festival coloré ne nécessitant nul autre excès ni souffrance pour être pleinement vivant … en un mot : magique.