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IA mode d'emploi

Photo du rédacteur: Sandrine CartierSandrine Cartier

Dernière mise à jour : 17 mars


En cabine
En cabine

J'ai interprété il y a quelques semaines un spécialiste de l'IA, féru de nouveauté, formateur enthousiaste et enseignant à Sciences Po. Depuis, j'ai compris que l'IA peut fonctionner comme un exosquelette, augmentant nos capacités au lieu de les surpasser et de les remplacer (nous rendant socialement obsolètes).

En tant qu'interprète, lorsque je reçois ma plaidoirie à 11h du soir, l'IA m'est bien utile et, le lendemain matin, à l'audience, je me lance dans un ballet avec l'avocat où je mets mon humanité au service de la sienne, si je puis m'exprimer ainsi. Nombreux sont mes collègues qui tentent de concurrencer la machine dans une course perdue d'avance en étant toujours plus rapides, plus condensés, plus crispés dans un effort insoutenable sur la durée.

Pour les interprètes, l'intervention de l'IA est une libération qui devrait au contraire nous permettre de nous concentrer sur ce qui est lent, doux, subtil: respirer avec l'autre et lui prêter, le temps d'une rencontre, un corps, une voix, un silence... ma présence en simultanée. Retour aux fondamentaux, en quelque sorte.

Je n'écris pas cela par amour de la poésie, une poésie bien vivante et présente partout où l'on choisit de la voir, mais simplement parce qu'interpréter à fond de train un orateur qui lit sa présentation n'est, au fond, pas intéressant. Je préfère la poésie, dans mon métier comme ailleurs.


 

Et sur le même sujet, une vidéo sur le blog de Lourdes de Rioja, "A word in your ear", à visionner ici:






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